La Semaest devient la SEM Paris Commerces

Le spécialiste de la harpe, Harposphère, rejoint le Viaduc des Arts

Anciennement nommé Le Magasin de la Harpe, cette boutique-atelier qui vend, répare et restaure des harpes en tout genre a déménagé fin 2022 pour ce nouvel espace de 300 mètres carrés. Dans ce haut lieu parisien des métiers d’art et du design, il côtoie désormais nombre d’artisans et même d’autres spécialistes des instruments de musique, comme l’Olifant.

Entreprise familiale depuis 1978

Nouveau lieu, nouveau nom. Harposphère a en effet profité de ce nouveau départ pour se rebaptiser. Exit Le Magasin de la Harpe, le dirigeant Raphaël Budin a préféré revenir à Harposphère, un nom déjà utilisé autrefois et qui marque, selon lui, un renouveau tout en symbole. « Nous voulions à la fois prolonger la tradition de cette entreprise familiale, fondée il y a une quarantaine d’années par mes parents, et impulser quelque chose de plus contemporain, de plus adapté à notre époque », explique-t-il.

Car l’histoire de cette entreprise experte de la harpe remonte à 1978. A cette époque, Magdeleine Budin est harpiste. « Comme beaucoup, elle n’avait pas beaucoup de revenus. Alors, lorsqu’elle a cassé son instrument, elle a demandé à mon père, Didier, d’y jeter un œil, raconte Raphaël Budin. Comme il était plutôt habile de ses mains, il a réussi à réparer sa harpe, et ma mère n’a pas mis longtemps à faire passer le message à ses amies, qui l’ont à leur tour sollicité pour réparer leur instrument. »

Plus d’une corde à sa harpe

Fort de ce succès un peu inattendu, le couple Budin a ainsi ouvert son premier magasin dédié à la harpe, construisant au fil des ans une réputation qui perdure aujourd’hui encore. Harpes à simple mouvement, harpes d’exposition, harpes celtiques, harpes à pédales, grandes harpes d’occasion, harpes anciennes... Harposphère peut intervenir sur tout type de harpe, quel que soit le fabricant, à condition de dénicher les bonnes pièces détachées.

De quoi satisfaire les besoins des conservatoires et orchestres de France, et même d’Europe. Et il y a du travail. « La harpe est un instrument très complexe, tant par sa mécanique que par sa structure, avertit Alice, la chef d’atelier chez Harposphère. C’est pourquoi il faut la réviser souvent et l’entretenir. »

Harpiste depuis l’âge de 8 ans, Alice s’est tout de suite intéressée au fonctionnement de cet instrument à part dans le monde de la musique. Jusqu’à en faire son métier. « Ce n’était pas évident, car il n’existe pas de formation dédiée. Alors, j’ai commencé par la guitare, qui est un instrument assez transversal pour apprendre les bases de la lutherie. Puis, j’ai complété mon apprentissage en apprenant directement sur le tas », raconte-t-elle.

Au carrefour de nombreux autres corps de métiers comme l’ébénisterie, la dorure, la sculpture ou encore la mécanique, la réparation et la restauration de harpes mobilise toutes sortes de compétences et de savoirs. « Ce qui en fait toute la beauté du métier », ajoute Alice.

Transmission

Justement ce métier, Harposphère a à cœur de le perpétuer en transmettant son savoir-faire aux jeunes générations. L’atelier réfléchit en effet à former plusieurs apprentis, maintenant qu’il dispose de l’espace suffisant pour cela.

« Et puis, nous venons de créer des ateliers réparation et entretien pour montrer aux harpistes comment fonctionne leur instrument, et surtout comment procéder aux ajustements de base afin de les réviser et les réparer en urgence, avant un concert par exemple. Cela concerne notamment le remplacement et le graissage de ressorts, le repérage et le changement de cordes, etc. », énumère la chef d’atelier.

En parallèle, Harposphère a inauguré des cours de harpes, toujours dans une logique de transmission, et prévoit de s’ouvrir à un plus large public en organisant des événements dédiés. « Ce lieu où nous nous trouvons offre de nouvelles opportunités pour cela, assure Raphaël Budin. Désormais, nous pouvons organiser des concerts, des master-class élèves-professeurs – qui sont très demandées et très importantes dans notre métier – et même, pourquoi pas, envisager des événements communs avec nos voisins spécialistes d’autres instruments, comme les cors et les violons… Tout est possible. »

Harposphère
107 avenue Daumesnil, Paris 12
www.harpebudin.com