La Semaest devient la SEM Paris Commerces

A l’Atelier des Talents, des coiffeurs sur le chemin du retour à l’emploi

atelier des talents ecole coiffure semaest paris
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Photos : Matthieu Gauchet

Implanté au cœur du XIème arrondissement de Paris, dans un local de la Foncière Paris Commerces, l’Atelier des Talents est une école de coiffure à part. Ici, pas de novices mais des personnes aujourd’hui éloignées de l’emploi qui ont déjà des bases dans le métier. Leur point commun : « à un moment donné de leur parcours, elles ont arrêté la coiffure pour diverses raisons et souhaitent désormais revenir à leurs premières amours. Pour cela, elles ont besoin d’un coup de pouce », explique Clara Speicher, directrice du programme depuis novembre 2020.

Une confiance retrouvée

Même s’il a tout l’air d’un salon de coiffure haut de gamme et propose, sur rendez-vous, des prestations aux tarifs attractifs, l’Atelier des Talents a donc d’abord pour projet d’aider ses stagiaires à trouver rapidement un emploi durable. Ou, pour certains, à se mettre à leur compte. « Les profils sont très variés », commente Clara Speicher.

Beaucoup n’ont jamais pu accéder à une formation diplômante et, malgré des expériences en salons, n’ont pas réussi à gravir les échelons. D’autres n’ont pas exercé pendant plusieurs années, ou bien seulement dans d’autres pays que la France, et n’ont pas les clés pour s’insérer sur le marché de l’emploi.

« Quelle que soit leur histoire personnelle ou leur parcours professionnel, ces personnes manquent de confiance en elles. Nous sommes là pour les aider à renouer sereinement avec ce métier, grâce à une remise à niveau complète ainsi qu’un perfectionnement », explique la directrice. Seules conditions pour participer à l’Atelier des Talents : avoir un diplôme de coiffure (CAP ou équivalent étranger) ou, à défaut, une expérience de deux ans dans le métier. Les stagiaires doivent également attester d’un niveau B1 en français afin de suivre les cours sans difficulté. « Et surtout, montrer leur motivation », complète la directrice.

Formation novatrice de 12 semaines

A la différence de formations plus classiques, l’Atelier des Talents met l’accent sur l’apprentissage des nouvelles tendances et techniques, très attendues du côté des employeurs. « 70 % des entreprises de la coiffure ont du mal à recruter en France, alors qu’il s’agit en grande majorité de postes en CDI, rappelle Clara Speicher. Il faut réduire ce décalage entre exigences des recruteurs et niveau de compétences des candidats à l’embauche. »

Pour y parvenir, l’Atelier des Talents propose une formation intensive de 12 semaines comportant différents modules comme une spécialité « cheveux bouclés, crépus et frisés » très demandée par les professionnels de la coiffure, une spécialité « coiffure événementielle » ou encore un module dédié à la « coiffure homme » où les stagiaires se forment aux méthodes de coupes de Raphaël Perrier, champion du monde de coiffure.

Les cours sont dispensés par trois formateurs, tous professionnels des métiers de la coiffure, en sessions de 8 à 12 stagiaires. « Plus de la moitié de la formation est dédiée à la pratique. L’idée, c’est vraiment de se perfectionner, puisque les stagiaires sont censés maîtriser les rudiments du métier », détaille la directrice de l’Atelier des Talents.

Tremplin vers l’emploi

Pour compléter leur formation, chaque stagiaire réalise un stage de trois semaines en entreprise, dans l’un des nombreux salons partenaires. Un premier pas vers le retour à l’emploi durant lequel l’Atelier des Talents reste présent, pour accompagner les stagiaires dans leur recherche ou encore à se préparer aux entretiens. « Puis, au terme des 12 semaines, nous restons en contact et assurons un suivi 3 mois, 6 mois puis 12 mois après la fin de leur formation, précise Clara Speicher. A chaque fois, c’est extraordinaire de constater qu’ils ont repris confiance en eux et ont de nombreuses compétences. »

Gratuite pour les stagiaires car financée par Pôle Emploi et la Région, cette formation a accompagné 118 personnes éloignées de l’emploi depuis son lancement en juillet 2018 par le Groupe SOS et l’Association Joséphine. Parmi elles, 82 % ont trouvé un emploi dans les trois à six mois.